Yacouba SAWADOGO

Yacouba Sawadogo s’est d’abord illustré dans les années 70-80 dans son village natal à Gourga, où en pleine avancée de la désertification, il voit les cheptels tomber et les ruisseaux s’assécher, les habitants quitter les terres ancestrales. Lui, reste dans ce milieu hostile pour les cultivateurs, avec ses sols dégradés par les sécheresses successives,  et il commence à planter des arbres pour reverdir la terre. Pendant que tout le monde le prenait pour un «fou», Yacouba Sawadogo à partir d’une technique ancestrale, avait décidé de réhabiliter le Zaï (culture sans eau ou presque).  Le zaï  se caractérise par de petits trous fertilisés retenant l’eau de pluie ou le cordon pierreux, sorte de digue de pierres pour canaliser l’écoulement de l’eau.

L’idée géniale chez Yacouba Sawadogo qui déculpe son potentiel productif  est de planter à la fin de la saison sèche plutôt qu’au début de la saison des pluies. La forêt croit ainsi plus rapidement et de façon pérenne. La faune commence à revenir et la fertilité des sols  permet  aux paysans de croire de nouveau en l’avenir. Le village se repeuple petit à petit.  Cette prouesse inspire  les jeunes générations autant que les jeunes environnementalistes et géographes parfois venus d’universités étrangères.

Yacouba Sawadogo devient ainsi un « agronome de la savane », ses savoirs ont été reconnus sur la scène internationale. Il a mis en terre et soigné plusieurs milliers de plants pendant plus de quarante ans. Sa forêt de 40 hectares abrite aujourd’hui plus de 90 espèces différentes et un riche biotope animal et végétal.

 En 2018, il reçoit le Right Livelihood Award, considéré comme le prix Nobel de l’Alternative. En 2020, Yacouba Sawadogo a été honoré par les Nations unies comme « champion de la Terre ».